Photovoltaïque : EnR intéressante ?

Photo : American Public Power Association

Une découverte qui ne date pas d'hier

Comme nous le savons tous, le soleil est une source d'énergie inépuisable (du moins à notre échelle de temps). Ce dernier est capable, par ses rayonnements, de fournir la chaleur et la lumière nécessaires à la vie sur terre. Réussir à transformer ces rayonnements en énergie exploitable pour notre société semble être judicieux.

La découverte de l'effet photovoltaïque remonte à 1839 lorsqu'un physicien français du nom de Alexandre Edmond Bequeret constate qu'il est possible de produire de l'électricité en exposant à la lumière des matériaux semi-conducteurs. Il faudra attendre 1913 pour voir apparaitre les première cellules photovoltaïques et 1954 pour que le premier panneau solaire, permettant un rendement de 6%, soit produit par les laboratoires Bell, aux Etats-Unis. La fabrication étant encore très couteuse, cette technologie se restreint à l'aérospatial. Au fil des améliorations, la première habitation alimentée par des panneaux solaires voit le jour en 1973.

Financièrement avantageux ?

Qu'en est-il de l'écologie ?

Comme mentionné précédemment, les cellules photovoltaïques sont composées de silicium. Cette matières n'est, actuellement, pas valorisable une fois les cellules obsolètes, ce qui signifie que, pour le moment, ces dernières sont à usage unique. Ce point soulève le premier défaut de cette technologie face à la croissance fulgurante des ventes de panneaux solaire.

Il est nécessaire de faire la distinction entre le recyclage d'un panneau solaire et celui du silicium. Le panneau en lui-même est composé, principalement, de verre et d'aluminium et c'est pour cette raison que l'on peut lire dans de nombreux articles que les panneaux solaire sont recyclables à plus de 90% puisque le silicium ne constitue qu'une infime partie de ces derniers. Cependant, même si le silicium est un minéral très abondant et utilisé dans les composants électroniques à des quantités négligeables, les produits contenant ce silicium sont, eux, en croissance de production constante. Par conséquent, mis bout à bout, cela abouti à une quantité plutôt conséquente.

Le silicium est extrait sous forme de quartz puis transformé en silicium par les entreprises d'électrométallurgie. Le 70% de la production de panneaux solaire se concentre en Chine puisque c'est là que se trouvent l'écrasante majorité des mines. Le raffinage du silicium provoque des rejets massifs de tétrachlorure de silicium, un sous-produit excessivement toxique et corrosif dont les vapeurs peuvent causer des œdèmes pulmonaires, ainsi que des rejets de poudre de silicium polluant la terre et les nappes phréatiques. Sur les 3 million de tonnes produites en 2019, 540 000 tonnes étaient destinées à la production photovoltaïque contre 600'000 pour 2021 (en 2010, le chiffre était de 120 000).

En matière d'émissions de Co2, le photovoltaïque se situe en excellente position puisque son bilan carbone est de 55g eqCo2/kWh, bien en dessous du charbon (plus de 1000g eqCo2/kWh) mais reste le dernier de sa catégorie puisque l'éolien se situe autour de 10g et l'hydroélectrique au niveau du nucléaire (environ 6g). Vous trouverez d'autres informations sur ces mesures dans mon article précédent.

Photo : Guillaume De Germain

Conclusion

De mon point de vue, je pense que le photovoltaïque est une énergie plutôt intéressante, en complément du nucléaire, pour un avenir moins carboné, du moins plus intéressante que l'éolien étant donné que les panneaux solaire peuvent être installés sur tous les toits et peuvent également servir au système de chauffage. Ceci dit, il est, à mon sens, nécessaire d'améliorer le rendement et la durée de vie ainsi que la récupération du silicium après usage pour avoir une énergie non-pilotable complémentaire convenable.

D'un point de vue objectif, la seule solution pour diminuer drastiquement notre empreinte carbone est la réduction de notre consommation d'énergie. Cependant, un mix énergétique composé de solaire et de nucléaire pourrait apporter un bon amortissement de la décroissance et serait préférable à une pénurie brutale nous forçant à la décroissance. Sachant que l'humanité n'a pas vraiment vocation à changer son mode de vie, il est fort probable que la nécessité de réduction de consommation passe par une distribution restreinte et contrôlée. Ces restrictions seraient, sans aucun doute, sujettes à la colère du peuple et le contrôle de cette situation par le biais d'une dictature global semble être un scénario plausible. Il est donc préférable d'utiliser au mieux nos systèmes de production énergétique pour atténuer ce potentiel futur dystopique.

Bien à vous

Le Renard